Le Solengard, gouverné depuis des temps immémoriaux par la lignée des Savenkov, s’est toujours présenté comme un royaume fort et fier. Fort grâce à son emplacement à la confluence des deux grands fleuves traversant le continent et fier de ses traditions tirées de l’Âge d’Or lui-même, ce royaume est une véritable puissance économique et qui protège pleinement son indépendance en respectant celle de ses voisins.

Sous le regard vigilant du roi Cassimir Savenkov, le royaume prospérait alors que le port d’Olenberg accueillait des navires transportant tantôt des épices aux arômes exotiques en provenance du Shalrassar destinées aux cuisines du palais impérial, tantôt d’importantes cargaisons de minerais extraits des mines du Rrôhtengar destinés à être forgés en Estoria. Au nord du fleuve Térébie, l’ombre imposante de la forteresse de Rovaria et de son maître, Mikhail Savenkov, le Duc de Ronces de triste renom, frère du roi et gardien du nord, assurait la souveraineté du Solengard sur la pointe septentrionale du territoire, dissuadant toute ambition expansionniste des nations voisines.

Malgré sa position stratégique d’axe commercial majeur entre les nations, les terres du Solengard demeurent en grande partie sauvages et pleines de mystère. Les équipages y ayant fait escale font d’ailleurs souvent état du caractère superstitieux de ses habitants, trait qui est de plus en plus évident à mesure que l’on s’éloigne des zones plus densément peuplées. Il serait facile de discréditer les légendes locales, rapportant tantôt que cette terre aurait jadis été le théâtre d’affrontements d’envergure façonnant le destin de leur époque ou encore victime des affres de rituels menés par des cultes maintenant honnis. Or, tous ceux s’étant attardés un tant soit peu dans cette contrée encore indomptée savent qu’il n’est pas sage de s’aventurer dans les bois lorsque le soleil se cache derrière l’horizon.

Ce n’est toutefois pas des mythes qui vinrent ébranler les fondations du royaume.

Après la conquête de Tozen, le regard de l’Impératrice de Bronze se tourna vers l’est du continent, là où se dressait les dix royaumes souverains, gouvernés par la noblesse du sang, concept qu’elle avait juré de mettre à bas pour poser les fondations d’un monde plus juste. Voyant l’intérêt stratégique que le contrôle des fleuves aurait dans les conflits à venir, les bannières des seigneurs de guerre de Tozen et de l’armée combinée d’Atria et de Vestalia, unis sous le soleil de bronze, firent marche vers le Solengard, menées par le haut général Zanarys Dothar.

Le Solengard avait pourtant manifesté son désir de rester neutre face à la guerre qui se profilait, étant d’une part fondamentalement en opposition à l’idéal Vestalien, mais ne désirant pas pour autant se protéger d’un maître en allant à la botte d’un autre. Les royaumes d’Adanie et d’Axfall étant d’éternels rivaux, la perspective de l’union n’emballait point les Savenkov et leurs sujets, à cela s’ajoutant aussi le risque élevé de perdre une autonomie maintes fois défendue.

Les Royaumes Unifiés ne désiraient toutefois pas voir l’Empire Vestalien prendre possession de cet endroit stratégique et décidèrent de contester la conquête du Solengard pour éventuellement en réclamer le territoire. Voyant des hordes de soldats et de guerriers des deux armées se livrer combats sur les champs de bataille qui étaient encore la veille le territoire de ses habitants, le roi Cassimir leva les armées du Solengard. Le nombre de soldats n’était rien par rapport aux puissances qui s’accumulaient aux frontières, mais le Roi insuffla suffisamment de vigueur à ses sujets pour ralentir l’invasion et protéger les siens.

Hélas, un destin funeste vint remercier la bravoure du Roi. Ni l’Empire Vestalien ni les Royaumes Unifiés ne désiraient gérer la résistance du Solengard en plus de leur affrontement, expliquant l’élimination rapide du monarque. Il fut retrouvé dans ses appartements, baignant dans son sang, sa couronne enfoncée profondément dans son crâne.

Au grand désarroi des coupables, la résistance ne s’éteignit pas avec la vie du Roi, elle se muta. Mikhail Savenkov avait fait voeu à son défunt frère de défendre la souveraineté du Solengard, quoi qu’il en coûte. Il prit le contrôle des forces encore loyales à sa lignée et adopta de nouvelles stratégies afin de protéger le royaume des affres de la guerre : des stratégies violentes, succinctes et furtives, qui laissaient sur leur passage terreur et confusion. Ces guérillas réussirent à canaliser le confit à des endroits précis, minimisant ainsi les ravages sur le Solengard.

La guerre entre les nations dégénéra en violence pour atteindre un sommet de brutalité sur une fameuse colline du Solengard qui n’a de colline que le nom. La Colline, qui est en fait une large plaine avec une forte inclinaison centrale, fut la scène d’un affrontement aux proportions épiques entre les armées ennemies. Les cris du combat ébranlèrent tout le royaume alors que l’odeur âcre du sang imprégna à jamais la célèbre appendice gazonnée. Au lieu de voir se profiler un vainqueur suite à cette boucherie, un fait nouveau vint bouleverser le royaume assiégé.

Des cendres de la bataille naquit le germe de la paix, le champ de guerre devint le berceau de la diplomatie. Les deux puissantes nations avaient besoin de regrouper leurs forces, l’Empire Vestalien ne s’attendait pas à rencontrer un front unifié alors que les Royaumes devaient assurer la solidification de leur union encore précaire. Toutes deux décidèrent alors que les armes devaient laisser place aux traités, que les négociations allaient remplacer les conflits. Pour débuter ces échanges, un lieu neutre fut élu : le village d’Olenberg.

Olenberg est réputé pour être un axe commercial du Solengard, car son port est un arrêt presque obligatoire pour tous les commerçants qui empruntent le fleuve Térébie. Bien que l’endroit fut partiellement saccagé par les conflits, il reste facilement accessible aux nations. Grâce à son gouverneur, Emile Roven, le village a servi d’asile à de nombreux civils, les protégeant autant des armées des nations que des guérillas de Mikhail Savenkov. La perspective de devenir un lieu d’assemblée plutôt que le centre de la guerre a suffi pour convaincre les autorités locales d’ouvrir leurs portes aux ambassadeurs étrangers.

Or, l’étendard du Solengard n’est pas complètement tombé avec son roi et la flamme de la fierté brûle encore dans le cœur de son peuple. Si plusieurs ont accepté leur sort sous l’occupation des deux puissances, certains demeurent encore loyaux à leur royaume perdu. La forteresse de Rovaria demeure encore insoumise et les cadavres d’envahisseurs retrouvés pendus à des arbres et couronnés d’épines envoient un message empreint de défi au reste du monde : le Solengard résiste.

Malgré la violence, des voyageurs de tout horizon commencent déjà à affluer au village d’Olenberg, attirés par les opportunités multiples qui découleront de ce moment historique. L’Empire Vestalien et les Royaumes Unifiés ne sont pas les seules nations à organiser une ambassade en territoire neutre; l’Empire du Shalrassar et des clans proéminents des territoires du Rrôhtengar envoient également des délégations afin de participer à ces échanges de pouvoir. Ne reste plus maintenant qu’à découvrir qui saura tirer son épingle du jeu et sortir gagnant de cette conjecture au cœur même du Royaume du Solengard.

Territoires

Le Solengard nouvellement relevé de ses cendres est divisé en plusieurs territoires, ou
provinces. Reprenant les tracés des anciennes régions du pays tombé, se sont désormais 23
territoires qui s’offrent aux Familles souhaitant s’y établir. Cependant, la province de Trois-Orions, où se situe le village d’Olenberg, est sous le contrôle direct du Gouverneur du Solengard et le restera.

  • Neotoless : Province forestière débordant d’activité, très prisée des herboristes
  • Tragon : Aux frontières occidentales de « Trois-Orions », point de passage obligé des caravanes en partance vers l’Ouest
  • Ocitia : Des bois sombres et lugubres couvrent ce Territoire, qu’on dit avoir été maudit par les Primordiaux
  • Rogon : Province bordant l’Adanie, son peuple farouche est toujours prêt à répondre à l’appel de leur seigneur
  • Ecasian : À l’orée d’un lac naturel servant de frontière à plusieurs royaumes, cette région a toujours connu un fort essor économique
  • Zalethia : Nombre de rumeurs courent sur cette province, notamment son nombre disproportionné de tavernes et d’auberges
  • Stedor : De vastes plaines balayées par le vent font de ce territoire un endroit de rêve pour les amoureux des grands espaces
  • Levalon : Surplombant le reste du Solengard, cette province est composée de pics de taille respectable
  • Stivarys : On dit qu’un mal ancien se cache dans cette province… probablement juste des rumeurs
  • Aneris : Entourée de lacs et de montagnes, une province des plus paisibles qui semble ne demander qu’à être développée
  • Astrador : Région désolée balayée par les vents, où les voyageurs ont toujours l’impression d’être observés
  • Rovaria : Surplombant le reste de cette province, un vieux château fort délabré semble monter la garde en ce lieu
  • Celeryane : De nombreuses collines giboyeuses recouvrent ce paysage vallonné d’une grande beauté
  • Krisian : De bonnes terres arables qui fournissent le reste du Solengard en victuailles et produits agricoles
  • Droccia : On dit qu’un étrange pouvoir réside en ce lieu, attirant les âmes égarées au fond des bois, âmes que l’on ne revoit jamais
  • Braeviel : Les courants étant moins forts dans cette région, elle est naturellement devenue le point de passage des caravanes en partance vers l’Est depuis Trois-Orions
  • Lonorian : En ce lieu reposent nombre de vieux squelettes blanchis par le temps, souvenirs d’affrontements dont plus personne ne se souvient
  • Edretiss : Lieu de pèlerinage pour les priants du Cercle des Protecteurs, ces bois sacrés résonnent d’hymnes immémoriaux
  • Driya : Petit bout de pays sans grande envergure, à la population clairsemée Ce document est une propriété de GN Ascension inc.
  • Tracudel : Province connue principalement pour une vieille tour d’un autre âge bordant ses frontières
  • Eraedal : Une ancienne forêt recouvre ce territoire, qui semble cacher bien des mystères
  • Staviel : À l’embranchement de nombreuses voies d’eaux, ce qui en fait un parfait carrefour commercial
  • Rivessable : Des plages de sable fin, un lieu de villégiature autrefois prisé des nantis, il ne reste que ruines des maisons d’été
  • L’Éperon : Des falaises abruptes offrent un superbe panorama et un clair aperçu des frontières vestaliennes de l’autre côté du fleuve
  • Dernière-charge : Le lieu des derniers affrontements entre l’Empire Vestalien et les Royaumes-Unifiés, un champ de bataille âprement contesté
  • Atrisia : Province autrefois connue pour ses mines à ciel ouvert, la production s’est rapidement tarie suite aux conflits
  • Le Sommet : Contrée montagneuse entourée de mystère, certains parlent de lueurs qui miroitent au loin à la nuit tombée
  • Ergoth : Dernier rempart vers Trois-Orions en cas d’invasion par le Sud, la province est protégée par de farouches forestiers
  • Le Tumulus : Recouvert de tombeaux d’une autre Ère, cette province lugubre n’est guère propice à l’établissement de villages
  • Sombreval : Une forêt dense recouvre la région, un repère idéal pour tous ceux qui cherchent un lieu de repos
  • Druissandre : De grandes plaines fertiles permettent l’élevage de troupeaux et de bétail de qualité
  • Bedriel : Dernier arrêt pour les caravanes en partance pour les Royaumes-Unifiés, un lieu de marchandage fort populaire