La terre orientale de Tozen a toujours été façonnée par une culture bâtie autour de l’honneur et de la tradition où la mort est préférable à l’opprobre ou la honte. La définition de cet honneur ne s’enracine toutefois pas dans des principes moraux ou chevaleresques, mais bien dans la subordination et la loyauté absolue envers son seigneur peu importe la tâche à accomplir.

Le contrôle du territoire est divisé, et ce, même depuis sa conquête par l’Empire Vestalien, entre clans qui sont dirigés d’une main de fer par leur daimyo, des seigneurs de guerre dont la force et la détermination ont su imposer le respect et l’obéissance de leurs pairs. Toutefois, cette obéissance s’accompagne d’une lourde responsabilité étant donné que l’autorité des daimyos repose uniquement sur leur puissance ainsi que sur la loyauté qu’elle inspire. Les clans principaux, responsables de la gestion des terres, sont assistés par des clans secondaires avec lesquels ils entretiennent des liens de vassalité très étroits.

Pour les différentes castes martiales qui constituent la haute société de Tozen, servir un faible est synonyme d’abdiquer son honneur. Le asai no kura, la danse du matin, est une tradition ancestrale permettant de défier un seigneur dont la force et l’autorité sont remises en question de manière justifiée au cours d’un duel rituel. Au terme de tels duels, ceux ayant juré allégeance devront déterminer si leur seigneur en est toujours digne ou si un autre l’est davantage.

C’est d’ailleurs avec le asai no kura que l’Empire Vestalien fut en mesure de scinder l’unité de Tozen. Il y a maintenant près de sept ans, Alexandria elle-même défia le Shogun en combat singulier, proclamant qu’elle seule serait en mesure d’élever le Tozen vers la puissance qu’il prétend représenter. Le refus du duel rituel par le Shogun fut perçu par beaucoup comme un aveu de faiblesse face à une nation rivale. Cet acte lui fit perdre le support de nombreux clans alors que certains virent en l’impératrice un symbole de force capable d’unifier les nations et de les couvrir d’un honneur digne de leur loyauté. Avec leur soutien, les légions impériales se frayèrent un chemin au travers des troupes encore fidèles au Shogun jusqu’à la capitale où ils forcèrent son abdication, cimentant le règne d’Alexandria Gwynevere Vas Heivaris en tant qu’impératrice.

Malgré la conquête de Tozen et l’envoi du fils aîné du Shogun à la capitale vestalienne en tant que pupille impérial, l’unité de la province demeure encore précaire. S’il est vrai que la majorité des clans reconnaissent leur appartenance à un empire plus grand et trouvent un immense honneur à servir une nation capable de refaçonner le destin du continent, certains ont toujours de la difficulté à abandonner certaines traditions entrant en conflit avec les idéaux impériaux. Il est d’ailleurs évoqué parfois que certains clans auraient refusé de reconnaître la capitulation de la province et se seraient réfugiés au sud, où ils livrent encore bataille.